Souvenirs▐ Emily J. Carlson

Emily avait passé une longue et pénible journée dans les bureaux du FBI... Elle avait du faire de la paperasse mais en plus, le comble dans tout sa, Lily avait du s'absenter pour s'occuper de Kellian qui ne se sentait pas bien ! Emily se sentait un peu seule dans ses bêtises, elle ne pouvait pas faire de bataille de surligneur avec sa meilleure amie ou, encore aller embêter Drew en faisant des allés-retours devant son bureau avec la porte grande ouverte. Non vraiment, Emily n'avait pas le cœur à faire sa toute seule puis, Lily était la seule à être assez folle avec elle pour jouer à ce genre de jeux enfantin ( Il faut se l'avouer tout de même ). A la fin de la journée, Ashley se dirigea dans le parking et, une fois assise, elle envoya un sms à Lily : « J'espère que Kellian va mieux, tu m'as manqué aujourd'hui, si demain tu ne ramène pas tes fesses, je fais comme les employés de France Telecom en France... SUICIDE. Xoxo Mily ». Voilà un sms qui allait peut-être forcer Lily à revenir au travail demain, même si elle n'allait pas croire à son historie de suicide. De plus une mission au Canada circulait dans le service d'Emily et Lily donc, Emily voulait y aller avec Lily puisque cette mission a un fil conducteur avec un dossier en cours sur l'assassinat d'un Duc de Moscou il y a quelques mois... Bref, Emily rangea son portable dans sa poche et démarra le contact, direction Alamo Square. Emily habitait à 30 minutes de bureaux du FBI, donc elle pouvait arriver peut-être à temps pour faire à manger à Daphne, il était si tard en même temps... La pauvre, Emily se sentait tellement irresponsable envers sa sœur quand elle rentrait tard, elle aimait tant s'occuper d'elle en lui faisant à manger, en lui repassant son linge ou bien même à l'aider à déplacer des meubles dans sa chambre ! Etre avec sa sœur n'était pas une corvée pour Emily, elle l'appréciait tant ! Il faut dire, qu'elle la sentait si fragile s'est dernier temps, en apparence elle avait l'air tout à fait normal mais... Emily savait la différence entre le sourire radieux de Daphne et, son sourire triste qu'elle utilise à présent. Emily se sentait tourmentée à savoir si elle avait bien fait de vivre avec sa sœur ? Après tout, elle n'avait pas l'expérience d'un parent, elle ne savait pas trop comment s'y prendre... La mort de leur mère, le départ de leur père, leur aller-retour Paris-San Francisco,... C'était peut-être dure pour Daphne, Emily avait surmonté tout sa mais peut-être pas Daphne. Emily se gara dans l'allée du garage et, pris quelques minutes pour passer ses mains sur son visage : signe de fatigue et de réfléction puis, sortie de la voiture pour franchir le seuil de la maison. Sa sentait bon la crème fraiche chaude et le bacon cuit à la poêle. Non ?! Daphne était entrain de lui préparer son plat préféré qui était les pates à la carbonara ?! Et oui, Emily n'avait pas un palais fin ( Avec toutes les cochonneries qu'elle mangeait, il fallait s'y attendre à cette nouvelle... ). Elle se précipita vers la cuisine pour saluer sa sœur mais, ne la vit pas dedans, bizarre... Ce n'est pas bien Mademoiselle Carlson de laisser le repas sur le feu comme sa ! Emily alla donc dans la salle et vit Daphne toute perturbée tenant une photo dans ses mains.

« Bof... Lily n'était pas au boulot alors je me suis ennuyée en faisant de la compta toute seule. »

Emily mentait légèrement, pas sur l'absence de Lily mais plutôt son activité dans la journée, elle a du classer dans l'ordinateur des dossiers d'anciens fugitifs américains, italiens et russes. Elle n'aimait pas mentir à sa petite sœur mais, elle faisait sa pour elle ! Puis si elle l'apprenait, leur père lui taperait sur les doigts ! Emily fronça légèrement des sourcils et l'interrogea :

« Quelque chose ne va pas ? Tu as caché un garçon dans le placard ? Si tu veux, je vais dans la cuisine comme si rien n'était et tu le fais sortir en cachette par la fenêtre de ta chambre... J'espère au moins qu'il n'est pas tout nu ! »

Emily tenta de mettre un peu d'humour dans la conversation pour détendre l'atmosphère, Daphne était toute crispée, Emily s'approcha d'elle et lui fit une bise sur la joue pour la saluer. Elle était humide, aucuns doutes : Daphne avait pleuré !

« Sa va ? »

La question d'Emily sur l'humeur de Daphne était rhétorique car, elle savait bien que sa allait mal... Elle voulait savoir si elle était prête à en parler avec elle, Emily et Daphne étaient assez proches pour se confier quelques secrets entre elles mais, Emily pouvait comprendre que Daphne veille avoir son propre petit jardin secret. Et, c'était bien ce qu'Emily pensait, leur mère... Emily comprit que Daphne était tombée sur une photo de leur mère et, que sa lui avait rien évoqué, comme toujours. Daphne était si jeune quand leur mère était parti, comment pourrait-elle s'en souvenir ? Emily était tellement maladroite qu'elle ne saurait parler d'elle comme il le faudrait, elle sentit derechef une douleur dans la poitrine et, quelque chose qui voulait l'empêcher de parler, qui lui disait qu'elle ne pouvait pas parler alors, sa voix se bloqua et elle chercha ses mots :

« Je... Elle... »

Non Emily n'y arrivait pas... Les quelques souvenirs qu'Emily avait, sa lui faisait mal de se les remémorer en plus, quand elle voyait sa sœur pleurait, sa lui donnait également envie de pleurer... Elle ne pouvait pas prononcer un mot sans éclater en sanglot soudainement alors, elle se contenta d'attirer sa sœur contre elle pour que Daphne se calme. Peut-être qu'à ce moment-là, Emily pourrait dire deux ou trois trucs sur leur mère mais, en attendant elle se sentait un peu impuissante à la situation... Daphne n'avait pas vraiment de mère et, leur père était parti en mission et elle ne le savait pas puis, il lui restait Emily qui s'interdisait d'évoquer de tels souvenirs à sa petite sœur car, cela pouvait peut-être la perturber d'entendre sa sœur raconter des souvenirs qu'elle n'a pas. Elle berça doucement sa sœur contre elle et, attendit quelques secondes avant de se détacher d'elle.

« Sa va mieux ? C'est compliqué de parler d'elle sans... Aucunes difficultés... »

Emily était l'ainée, elle se devait d'être forte devant sa sœur. Emily ferma longuement les yeux pour trouver un peu de courage dans ce qu'elle allait dire à Daphne car, c'était pas facile d'avouer ses angoisses vis-à-vis du bonheur de sa petite sœur. Elle les ré ouvrit et dit :

« Je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête Daphne, peut-être que je n'étais pas prête à accueillir une adolescente sous mon toit, je ne sais pas comment t'aider à aller mieux mais... Te parler de maman, c'est comme si tu me demandais de me remémorer choses que je tente d'oublier pour mon bien et même, pour le tiens... »

Daphne avait mal interprété, Emily voulait dire par-là que c’était très difficile mais, sa ne signifiait pas qu’elle ne voulait plus d’elle. Bien au contraire, elle aimait sa sœur ! Elle adorait regarder des vieux films américains avec elle, essayer des vieilles fringues ridicules, maquiller l’autre les yeux bandés, etc. C’était des moments si uniques avec sa petite sœur, même si elle sentait qu’elle n’y arrivait pas, Emily ne l’abandonnerais pas. D’ailleurs, elle priait pour que son père ne revienne pas de si tôt car, il allait surement reprendre la garde de Daphne et, sa allait faire un énorme vide dans la vie d’Emily. Daphne prenait 95% de la vie d’Emily. Emily ouvrit la bouche pour dire quelque mais, lorsque Daphne lui dit qu’elle avait l’impression de lui compliquer la tache, elle la referma et, la regarda vexée. Bon, c’était un peu vrai mais, ce n’était pas subjectivement… C’était pas facile de s’occuper d’une adolescente qui plus est votre sœur. Elle mit ses mains sur ses épaules et la regarda droit dans les yeux en lui disant :

« Ma belle, tu ne me complique pas la tache… C’est moi qui ne suis pas à la hauteur. Mais je te jure que je n’ai jamais était AUSSI HEUREUSE que le jour où j’aie signé les papiers au tribunal pour être ton tuteur légal… »

Emily souri en repensant à se souvenir. Il était 8 heures 30 ce matin là, Emily, Daphne et leur père étaient le premier dossier à passer. Daphne ne comprenait pas trop, faut dire qu’elle était tellement fatiguée car la veille elle avait fait la fête, elle hocha deux trois fois la tète et signa un papier. Emily était tendue comme jamais, entrain de se tordre les doigts et, de supplier dans sa tête que quelqu’un accélère la scène car, l’attente devenait insupportable ! Leur père, la veille avait emmené les affaires de Daphne chez Emily, il suffisait juste de signer un bout de papier et c’était officiel. Lorsqu’il avait fallut signer, Emily s’empêcha de trembler sachant que tout sa allait changer deux vies : La sienne et celle de Daphne. Ce n’était qu’une fois dehors, dans sa voiture avec Daphne qui rattrapait sa nuit le visage collé contre la vitre à dormir, qu’Emily réalisait que sa sœur allait vivre avec elle pendant plusieurs mois ! Heureusement que Daphne dormait, sinon elle aurait vu sa sœur essayer d’un geste rapide une larme.

Emily sortit de sa rêvasserie et, respira un bon coup. A présent, sa petite sœur avait besoin d’elle, en signant les papiers c’était comme une promesse, celle de s’occuper d’elle et de la chérir comme n’importe quel tuteur le ferait. Elle prit son courage a deux mains et articula :

« Tu lui ressemble… Et si je t’en parle pas… C’est que sa… Me blesse de rien avoir eu d’elle. »

Emily baissa les yeux, elle était le portrait craché de son père… Comme lui, elle aimait manger des gaufres natures, se tordre les doigts lorsqu’elle est stressée et, faire tout soigneusement. Elle avait les mêmes traits fins que lui et, son petit nez également. Quand elle voyait sa mère en photo, elle se demandait vraiment si c’était sa mère biologique… Mais en attendant, ce qu’Emily disait était égoïste… Une attitude très immature de ne pas parler de sa sœur de leur mère tout sa, parce qu’elle était rancunière envers la génétique de sa famille ? Emily continua se demandant si un moment ou un autre elle n’allait pas basculer en arrière, prise d’un vertige :

« Je me souviens que… Lorsqu’elle recousait mes pantalons déchirés, elle jetait un coup d’œil vers moi pour voir si je jouais pas avec les aiguilles. »

Emily émit un rire nerveux, car petite, elle avait tendance à jouer avec le feu dès petite en voulant jouer avec les aiguilles de sa mère. Elle reprit :

« Et quand elle voyait que j’étais sage, elle me souriait… Le même sourire que toi ! Alors quand tu souris, je me rappelle toujours de ce passage de ma vie… Elle… »

Emily s’arrêta, elle arrivait plus à parler de sa mère, l’émotion la saisie et sans qu’elle ne puisse rien contrôler, deux ou trois larmes s’échappèrent de ses yeux. Elle les essuya rapidement avec le renvers de sa manche.

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