— Serenity avait finit sa journée, et ce n'était pas pour lui déplaire, comme toujours elle avait commencé à sept heures et demie et se soir la fatigue se faisait ressentir. Qui plus est, Missy s'était trompé deux fois dans la journée en lui apportant son café, elle avait un café à aller chercher et elle arrivait à s'en mêler les pinceaux, il faut espérer qu'elle est plus attentive lorsqu'elle s'occupe des dossiers des patients. Serenity avait fait la remarque, mais n'avait pas voulue faire perdre du temps à la jeune secrétaire en exigeant qu'elle lui ramène un café noir bien serré et non sucré, au lieu de cela elle s'était contenté du café au lait. Serenity s'installa dans le canapé et pris un bouquin, elle n'avait pas envie d'allumer la télé ce soir le silence était de rigueur. Pandora, sa collocataire n'avait pourtant pas l'air du même avis, dès qu'elle arriva elle claqua la porte, balança ses affaires dans un coin de l'appartement, s'assit près Serenity et s'empressa d'allumer la télé, augmentant le volume pour être sûre de ne pas rater une seconde de sa série préféré. Serenity ferma donc son livre, elle savait que pour vivre en collocation il fallait être prêt à faire quelques sacrifices. Décidément c'était sa journée de bonté, c'était rare que Serenity se laisse faire de cette manière, mais elle n'avait pas du tout envie d'hausser le ton avec qui que se soit ce soir.

Pour se changer les idées elle décida de prendre une douche, elle s'attacha les cheveux en arrière et passa sous la douche, elle mis la température quasiment au maximum pour bien se revigorer. Elle pensait déjà à sa journée de demain, le mercredi c'était une de ses journées préférés car c'est souvent le jour que les parents choisissaient pour emmener leurs enfants vu qu'ils n'ont pas école. Et puis Serenity adore voir leurs petites têtes apeurés en arrivant et tout content en partant, rassurés de ne pas avoir eu mal. Une fois sortie de sa douche Serenity se rhabilla, elle avait envie d'aller chercher son courrier, sa revue de photographie était sûrement arrivée.
Elle descendit donc en prenant les escaliers, d'un tours de clef elle ouvrit la boîte aux lettres, pris le tas de lettres qui s'y trouvait, triant au passage celle qui était les siennes : Pandora Watson, Serenity Cooper, Serenity, Pandora, Coban Parker, Pandora Après un léger froncement de sourcils, elle revint sur l'avant dernière lettre, Coban Parker. A moins qu'un nouveau colocataire venait d'emménager avec nous, Coban Parker ne faisait pas partit des meubles. Serenity inspecta alors les autres boîtes aux lettres histoire de vérifié si un habitant ne s'appelait pas ainsi. Coup de chance, Serenity pourrait lui rendre son courrier il habitait au 2268, un étage seulement au dessus du siens. Elle monta les escaliers quatre à quatre, pressé de rentrer chez elle pour pouvoir ouvrir son magazine.

Elle frappa à la porte du mystérieux inconnu, elle n'eut pas à attendre bien longtemps qu'il ouvrait déjà. Le coeur de Serenity ne fit qu'un tour, c'était le garçon au visage si familier qu'elle avait déjà aperçut dans le bar où elle avait son habitude, elle le dévisagea une fois encore, décidément ça devenait une habitude. Avant de paraître trop impolie et lui expliqua la raison de sa venue :
« Bonsoir, excusez moi j'habite l'étage du dessus et en allant chercher mon courrier j'ai remarquer que le facteur avait fait une erreur en me remettant une de vos lettres, la voici » Dit-elle en lui tendant la lettre en question.

Quel étonnement, d'un coup elle en apprennait énormément sur lui, il habitait un étage au dessus de chez elle et il s'appelait Coban, Coban Parker. Un nom qui ne lui était pas étranger non plus, à sa plus grande surprise...

« Ne vous inquiétez pas, ce soir c'est une soirée plutôt tranquille alors venir vous rendre votre courrier c'est un peut ce qui pimente ma soirée. »
Plutôt drôle que Serenity emploi le terme pimenter, surtout quand on sait qu'elle a passé quatre ans au Mexique, se réveillant certain matin ne se rappelant même plus de ce qu'elle avait fait la veille... Enfin cette époque était révolue, bien que parfois quand la fatigue devient trop pesante, ou lorsque Serenity se retrouve face à trop de responsabilité. Mais aujourd'hui c'est finit, plus question de partir sur un coup de tête. Et puis c'est à San Francisco qu'est sa vie maintenant, son cabinet, sa famille et tous ses amis. Serenity fait quelques pas histoire de dire qu'elle était rentré et que Coban n'avait pas ouvert la porte pour rien, mais elle ne voulait pas déranger.
D'autant plus qu'il avait l'air occupé, une montagne de papier s'amassait sur sa table, Serenity ne savait pas ce qu'il faisait mais il avait l'air d'avoir un travail très prenant.

Il lui tendit soudain les lettres, lui demandant de vérifier si elle y trouvait son nom, elle lui adressât un sourire et ajouta : « Décidément ce facteur n'est pas très consciencieux »

Puis elle se concentra un instant sur les lettres. Elle n'en trouva qu'une à elle, rien de bien important sûrement une pub et une qui était à Pandora. Elle continua un instant à garder la tête baissé, sachant que le regard du jeune homme était posé sur elle, elle était sûre de le connaître, de l'avoir déjà vu. Bien sûr elle l'avait vu au bar l'autre soir, mais ça remontait à plus longtemps que ça. N'arrivant pas à se souvenir elle releva la tête et tendit les lettres qui restaient et qui était sûrement à d'autre personne de l'immeuble. En pensant à ce que pouvait faire Coban de ces lettres, elle pensa qu'ils pouvaient juste les remettre dans la boîte aux lettres en passant devant en sortant. Mais pourquoi elle n'avait pas fait ça ? Il lui aurait suffit de déposer la lettre et de monter tranquillement chez elle, mais cela ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Elle le remercia pour le courrier et lui tendit les quelques lettres qui restaient.

Maintenant qu'elle était là, elle n'avait pas envie rester avec son incertitude, peut être que lui l'avait reconnue. Peut-être qu'elle l'avait croiser un soir au Mexique, une soirée bien trop arrosée pour qu'elle s'en souvienne. Ceci dit à le voir; il n'avait pas l'air de quelqu'un qui part au Mexique faire n'importe quoi. D'ailleurs son appartement lui ressemblait assez, structuré et plutôt bien décoré. Après une légère réflexion, Serenity se lança et demanda :

« Excusez moi, je vais sûrement paraître impolie mais vous me rappelez vraiment quelqu'un, on ne connaît par hasard ? »

Tout en attendant sa réponse, Serenity le regardait, ça aurait put être un de ses amis du collège ou du lycée, mais qui aurait imaginer, qu'un des garçons avec qui elle avait pût traîner aurait réussit dans la vie... D'ailleurs pour la plupart ça aurait été intéressant de savoir ce qu'ils sont devenus, Serenity aurait parier que la moitié était des motards baba cool et que l'autre moitié était mort d'une overdose. On est loin de l'American Dream, de la jolie maison blanche à la pelouse verdoyante, avec une famille unie et un labrador attendrissant.

Quand il lui dit qu'il avait entendu dire que la concierge avait eu quelques problèmes personnels récemment, elle se rendit compte qu'elle avait peut-être eu un jugement trop hâtif. Serenity n'était pas vraiment du genre à regretter que se soit ses paroles ou ses actes. Mais cette fois si elle aurait peut-être mieux fait. Il est vrai qu'on ne sait rien de la vie des gens qui nous entoure, on les croisent, on leur dit bonjour quand on les voit mais finalement que sait on de leur vie? Qui nous dit que cette femme qu'on croise tous les matins sur le palier est vraiment une vieille fille, un peu dérangé mentalement, qui nous dit que ce n'est pas une tueuse en série qui prépare un mauvais coup?

« Oui vous avez sûrement raison, et puis sans cette petite erreur, je n'aurais pas récupéré mes lettres.» Dit-elle en agitant légèrement les deux lettres qu'elle tenait dans sa main gauche.

Suite à cela, il répondit à sa question, la réponse qu'elle entendit n'était pas celle qu'elle avait espéré, elle ne put s'empêcher de sourire en baissant la tête. Il l'avait remarqué, elle se sentait affreusement gêné, en même temps qui ne l'aurait pas remarquer elle n'avait pas cessé de l'observer. Essayant tant bien que mal à éviter de se faire remarquer. Un des défauts indéniable de Serenity était probablement qu'elle n'était pas très discrète. Dans sa jeunesse la jeune demoiselle avait tout fait se faire remarquer, que se soit par ses parents ou par ses professeurs, par tout ce qui s'approchait de près ou de loin à de l'autorité. Aujourd'hui la demoiselle se voulait plus discrète mais ni arrivait pas vraiment, à coup sûr cela datait de l'époque où elle aurait tout fait pour être au devant de la scène. Ne pouvant effacé ce sourire nerveux qui s'était dessiné sur son visage, elle s'excusa, c'était sûr que pour lui ça n'avait pas dût être facile de se sentir observé à longueur de temps :

« Oh excusez moi pour ce soir là, j'ai peut être été trop insistante, mais j'avais déjà l'impression de vous connaître... » Cette fois ci c'était sûr elle devait passer pour une folle, enfin un tant soit peu car elle ne s'était pas encore mise à danser dans l'appartement de son voisin.
Il se présenta, et même si en effet Serenity le savait déjà, elle trouva ça plutôt sympa et prévenant de sa part, elle fit de même en lui adressant un sourire :

« Enchanté, Serenity Cooper un peu parano sur les bords.»

Tout en plaisantant sur le fait qu'elle avait autant insisté à propos de leur rencontre éventuelle dans le passé, elle lui serra la main. Tout en le regardant droit dans les yeux, ils étaient marrons et fascinant... Avant que cette poignée de main ne s'éternise, Serenity retira sa main et lui dit :

« Je suis ravie d'avoir fait votre connaissance, peut-être qu'on se reverra, et puis merci encore pour les lettres.»

Serenity se dirigea doucement vers la porte. Elle s'était résigné, ils ne s'étaient sûrement jamais rencontré avant cette fameuse fois dans ce bar. C'était cependant la première fois qu'elle avait une sensation pareille, bien sûr des sensations de déjà vue on en a tous, qui arrive quand notre fatigue prend le dessus, ou que le stress est bien trop important. D'ailleurs à chaque fois qu'elle avait rencontré Coban, Serenity était exténué, peut-être est-ce finalement la raison de cette sensation.

« Vous n’avez pas a vous excuser, ce sont des choses qui arrivent a tout le monde. Et puis… je vous comprends, si j’avais pu, je me serais observé longuement, moi aussi ! »

Serenity rigolait dans son fort intérieur car la phrase qu'il avait prononcé, bien qu'elle ne l'était sûrement pas du tout paraissait légèrement narcissique : "il se serait observé". Elle n'avait pas l'habitude de se retenir de rire, d'ailleurs elle avait le rire un peu facile. Mais là elle était toujours à se demander qui il était, alors même si ce qu'il venait de dire l'amusait, elle ne fit qu'esquisser un sourire. Cette simple phrase avait tout de même réussit à rassurer Serenity, il ne l'avait pas prise pour une psychopathe ou quelque chose dans ce genre, et ne lui en voulait pas non plus de l'avoir observé. Décidément il était vraiment conciliant, et elle ne savait pas vraiment pour qu'elle raison mais son avis comptait, elle n'aurait pas aimé qu'il la prenne pour ce qu'elle n'était pas.

Ensuite ils échangèrent une poignée de main cordiale mais chaleureuse à la fois. Il avait l'air un peu ailleurs, alors Serenity en profita pour s'éloigner et le remercier pour son courrier. Alors qu'elle lui tournait le dos, repartant dans son appartement, il l'interpella la tutoyant soudainement. Serenity aussi surprise qu'elle soit, fut ravie qu'il la retienne, elle appréciait sa compagnie, et puis elle n'avait rien de mieux à faire. Elle se retourna, c'est alors qu'il lui expliqua qu'il l'avait reconnu, qu'il était au lycée ensemble, bien sûr il avait annoncé cela plus concisément, mais lorsqu'il prononça ces quelques mots, elle s'en souvint immédiatement. Cependant elle ne dit rien pendant quelques minutes bouché bée, essayant de rassembler les souvenirs qu'il lui restait de cette époque, avant qu'il s'imagine qu'elle ne se souvenait plus de lui elle lui répondit :

« C'est exact, maintenant que vous le dîtes, j'ai l'impression que c'était hier !»

Elle ne s'en serait sûrement jamais souvenue, bien que les cours de matière scientifique étaient ses préférés, ça faisait tellement longtemps qu'elle ne pensait plus à ces années de lycée. D'ailleurs le seul contact qu'elle avait gardé de cette époque c'était Jordie Spencer, et elle non plus n'avait pas du tout envie de ressasser le passer étant à l'époque une jeune fille mal dans sa peau.
D'ailleurs Serenity se rappela que les professeurs, avaient décidés de lui faire suivre des cours d'un niveau supérieur en maths et en chimie car elle s'ennuyait dans les siens. Enfin cela n'avait pas changer car la demoiselle séchait toujours autant, le poids qu'elle avait sur le coeur ne sachant pas d'où ils se connaissaient s'envola, avec le léger malaise qui lui restait d'ailleurs, elle n'était pas folle :

« Oh mon dieu, je suis vraiment contente que vous ayez trouvé, j'ai l'impression de respirer à nouveau. D'ailleurs Madame Heon ne nous avait pas mis coéquipier de labo pour un projet ? »

C'était possible, elle ne s'en souvenait plus bien, et maintenant qu'elle était détendue elle était plus ouverte à la conversation. Mais elle se rappela soudainement que son hôte avait une mine fatigué, et qu'elle l'avait dérangé en plein travail. Elle attendit donc sa réponse, avant de s'apprêter à partir pour la seconde fois. Mais cette fois elle ne partirait pas frustré d'avoir oublié qui il était. Dans sa jeunesse la demoiselle n'avait pas passer beaucoup de temps sur les bancs de l'école, préférant faire la fête, plutôt que perdre son temps à écouter quelqu'un débiter des milliers de choses qu'elle devait retenir. Cependant elle n'était mauvaise loin de là, elle avait passer beaucoup de son temps avec son père à l'écouter parler de son métier et à voir comment il exerçait, c'est pour ça qu'aujourd'hui personne n'est surpris qu'elle ait suivie le même chemin.

Il avait raison, leur toute première rencontre datait d'il y a déjà huit ou neuf ans, quasiment une décennie. Une décennie et pourtant elle ne l'avait pas oublier, pourquoi elle n'en savait trop rien. Peut-être son subconscient qui n'avait pas voulu qu'elle l'oublie totalement. Et pourtant Serenity n'avait pas vraiment une mémoire d'éléphant, bien au contraire, elle oubliait tout très vite, mais dans son métier ce n'était pas bien important, les dossiers des patients étaient toujours là pour lui rafraîchir la mémoire, cela lui permettait d'appeler les enfants par leur prénom pour pouvoir les rassurer ou encore se rappeler quel patient était paniqué rien qu'à l'idée de s'asseoir dans le fauteuil.

« Et oui déjà, nos années de lycée sont bien loin aujourd'hui !»

Serenity plaisantait, elle l'avait dit sur un ton que sa grand-mère aurait utilisé pour évoquer la belle époque de sa jeunesse. Ceci dit ce n'était pas vraiment la belle époque pour Serenity, au contraire elle ne voudrait y retourner pour rien au monde. Quand elle voit toutes les années qu'elle a perdue en ayant de si mauvaise fréquentation elle voudrait pouvoir tout effacer. Mais c'était trop tard, et puis le passé reste le passé, cela avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui, elle ne pouvait pas dire qu'elle était malheureuse, bien au contraire.

Lorsque Coban expliqua à Serenity, qu'il avait été malade la semaine où ils devaient partagé un TP, elle se souvint alors très bien :

« Oh oui, on m'avait d'ailleurs assigné un nouvel équipier mais finalement j'ai séché... Par contre ça n'a pas dut être drôle de passer tous les soirs de la semaine suivante avec Madame Heon, une vraie maniaque celle là. »

Suite à son absence durant la semaine de TP, Serenity avait été contrainte une fois de plus à passer devant le conseil de discipline, suite aux plaintes répétées de Madame Heon. En même temps Serenity s'y était perdu, on lui avait assigné un partenaire, puis un autre. Elle n'avait pas vraiment eu envie de courir partout afin de comprendre cette histoire. Bien que cela n'était pas bien compliqué, moins Serenity en faisait mieux elle se portait.

Il l'invita alors à rester un peu plus longtemps, elle hésita, après tout qu'est ce qui l'en empêchait ? Jetant alors un coup d'oeil à l'horloge qui se trouvait dans la pièce, elle se dit que Pandora était sûrement sortie s'amuser et qu'elle se retrouverait par conséquent seule. Un peu de compagnie n'était alors pas de refus :

«Et bien si je ne vous dérange, je prendrais bien un café. Ça me ferait vraiment plaisir de passez plus de temps en ... votre compagnie. »

Serenity avait hésité à le tutoyer, mais finalement le vouvoiement était venu de lui même, mais si ils commençaient à discuter tout en prenant un café ensemble, Serenity préférait largement qu'ils se tutoient :

«Si on doit ressasser le passé, ou quoique se soit, il serait préférable qu'on se tutoie non ? »

Bien que tutoyer quelqu'un aussi vite n'était pas dans les habitudes de Serenity elle ferait un effort, car finalement ils auraient pu être amis depuis longtemps. Enfin à l'époque où ils se sont rencontré Serenity n'adressait pas vraiment la parole à ceux qui ne faisait pas partie de sa bande. Excepté à la soeur d'un de ses petits amis, Jordie Spencer. Cette demoiselle lui faisait de la peine, à cette époque elle n'avait pas grand chose pour elle, et pourtant Serenity savait que c'était une fille géniale.

Serenity s'installa à table, elle aurait aussi bien pût s'asseoir au salon, mais elle ne voulait pas qu'il ait rangé tous ses papiers pour rien. Elle se sentait plutôt à l'aise, bien qu'elle soit chez quelqu'un qu'elle connaissait à peine, ceci dit il était fort sympathique et bien que la décoration était différente l'architecture de leurs deux appartements se ressemblaient. Pendant que Coban s'affairait en cuisine pour préparé le café, Serenity jeta un œil par la fenêtre, il faisait nuit noire, et les lumières de San Francisco étaient toutes allumée. Serenity se contentait d'un rien, mais elle trouvait ça magnifique.

« Du lait, du sucre, n’importe quoi ?! »
« Non merci, je préfère le café noir»

Ce serait sûrement le meilleur café qu'elle boirait de la journée, étant donné que sa secrétaire s'était trompé à deux reprises en lui ramenant le sien. Alors que Coban prenait place en face d'elle, Serenity amena délicatement la tasse brûlante jusqu'à ses lèvres, c'est ce moment qu'il choisit pour lui demander ce qu'elle était devenue.

« Hum je vais essayer de te résumer les huit années qui nous sépare, en quelque chose de concis, elle n'eut pas à réfléchir bien longtemps avant de se lancer : Je ne sais pas si tu te souviens de Guil Hendrix, bref peut importe je suis partie avec lui au Mexique on s'est marié. »

Sernity fit une pause repensant à ses années d'insouciance, où partir se marier au Mexique paraissait une idée merveilleuse, à cette époque elle était si jeune et si naïve qu'elle aurait fait n'importe quoi. Même vivre d'amour et d'eau fraîche, bien que la boisson favorite du couple à l'époque n'était évidemment pas l'eau. Elle reprit alors :

« Au bout de quatre ans, je ne me retrouvais plus dans la vie que j'avais choisie, je suis donc partie avec notre voiture. Je me suis alors rendue à Los Angeles, là où vivait ma nièce, qui est à peine plus jeune que moi, j'ai obtenue mon diplôme pour devenir dentiste. Et j'ai décidé de revenir exercer à San Francisco pour être près de ma famille. »

Sept ans de sa vie résumé si brièvement s'en était terrifiant, au final elle n'avait pas fait grand chose, enfin un qui devait avoir fait encore moins qu'elle aujourd'hui c'était son ex mari. Elle n'avait plus aucune nouvelle de lui, et elle s'en fichait royalement à vrai dire, il avait renvoyé les papiers de divorce signé lorsqu'elle les lui avait envoyé, c'est tout ce qui avait compté pour S. depuis leur séparation.
Elle se renseigna alors sur son hôte, trouvant toujours plus intéressant d'écouter la vie d'un autre plutôt que de raconter la sienne :

« Et toi alors qu'est ce qui te donne tant de travail ? » Dit Serenity en lui adressant un sourire.

Il avait l'air plutôt responsable il n'était donc pas partit n'importe où, avec un Guil, surtout que lui il serait plutôt partit avec une Guillemette. Mais qui sait après tout, à présent Serenity aussi semblait avoir la tête sur les épaules, ce n'est pas pour autant qu'elle avait été un ange dans sa jeunesse.

En effet Serenity avait eu un début de vie bien rempli, il ne se fit pas prier pour le faire remarquer. Elle se doutait que les rumeurs avaient dût aller bon train quand elle était partie. Mais elle s'en fichait si il y a bien une chose à laquelle on ne fait pas attention quand on sèche la moitié du temps, c'est de quoi parlent les élèves entre eux, vous savez ces ragots qui circulent dans les couloirs, et qui se déforment au fur et à mesure. Serenity n'y prêtait guère attention, mais si un jour quelqu'un avait osé lui faire une réflexion sur ses choix ou quelque chose comme ça elle n'aurait pas hésiter à remettre cette personne en place, avec le temps Serenity avait appris à être plus timorée, mais si elle devait remettre quelqu'un à sa place elle n'hésitait pas un instant, ses vieux instincts revenaient au galop.

« Non tu n'as vraiment rien à m'envier, prendre son envol c'est bien, mais en tant voulu c'est mieux ! »

Elle ne voulait pas qu'il envie ce que Serenity regrettait le plus dans sa vie passé. A l'époque elle croyait que Guil était le bon, celui qui lui ferait oublier tous les autres, mais elle avait eu bien tord, une fois la passion envolée il ne resta pour rien de son couple. Elle aurait voulu au moins réussir sur le plan sentimental, en sept ans, mais même pas. Dans les moments où elle se sentait seule elle enviait sa nièce Lily, qui avait déjà son petit bout de chou Kellian et son peut-être futur mari Andrew. Et oui les choses allaient si bien entre eux deux qu'un mariage était à prévoir. Ça aurait été le point final de leur relation assez compliquée malgré tout. Une vie toute tracée.
Enfin il la sortit de ses songes en expliquant pourquoi il avait autant de documents sur la table quand elle était arrivée : .

« Wah Yale, en effet vous et votre ami... pardon, toi et ton ami devez être très prometteur. »

Il l'avait impressionné Yale c'était une des universités les plus prestigieuses, des États-Unis, connus dans tous les coins du monde. Il devait être sacrément intelligent, et être avocat lui collait bien à la peau. Serenity sourit quand elle pensa que c'était un peu le défenseur des causes perdues ou encore des victimes d'arnaques, c'était un peu un des défenseurs de San Francisco. Et oui on peut dire que les avocats sont les superman du monde réel. Elle mit les mains autour de sa tasse un instant, histoire de se procurer un peu de chaleur, pas qu'elle avait froid mais elle adorait ça.

« Rien d'exaltant, tu rigoles, moi je dirais rien de stupide. Tu n'en serais pas là aujourd'hui si tu avais pris un chemin différent. Et je suis sûre que tu adores ce que tu fais, c'est ce qui compte. »

Serenity croyait au destin, croyait que tout était déjà tracé d'avance, que chacune de nos décisions étaient prévue, qu'on ne pouvait rien y faire. C'est pour cela qu'il ne fallait pas avoir de regret, car on y pouvait rien. Enfin l'espèce humaine est bien incapable de ne pas avoir de regrets, éternelle insatisfaite qu'elle est.
Histoire d'en connaître plus sur le mystérieux avocat qui se tenait face à elle, elle décida de lui demander quelque chose de bien personnel :

« Alors, si tu devais partir quelque part, tu irais où ? »

Au fil de la conversation, le tutoiement devenait plus facile. Elle avait hésité un peu avant de posé cette question, mais comme il parlait d'aventure, de vivre quelque chose d'exaltant, il y avait sûrement déjà pensé. Et puis qui n'y a jamais pensé, de tout quitter du jour au lendemain pour partir quelque part se changer les idées. En espérant qu'en rentrant le temps se serait arrêté et qu'on pourrait reprendre le cours normal de notre vie.

« Il faut savoir vivre. Tu l’as peut être trop fait, moi pas assez… et on se retrouve au même point… dans la même ville, le même immeuble !… »

Elle s'arrêta sur la fin de sa phrase, la même ville ce n'était pas vraiment étonnant, étant tous les deux originaires de San Francisco, c'était même plutôt banal, mais le même immeuble, c'était plutôt surprenant, quand on sait le nombre d'immeuble, et de maison qu'il y a. Surtout que Serenity avait faillis allez vivre à Alamo Square, là où Lily habitait, parce qu'en revenant, elle se sentait un peu perdue. Elle n'avait plus vraiment ses repères, et puis en sept ans les choses changent. Enfin elle avait trouvé cette petite annonce d'une certaine Pandora qui vivait dans l'Union Square, elle avait tout de suite succombé, pensant que comme ça elle se ferait une nouvelle amie, qui pourrait lui présenter des gens. Et puis en plus c'était là qu'habitait ça meilleure amie, Jordie, c'était donc parfait.

« Exact, tu as l'air de beaucoup t'investir et en général, ça paye ! »

Il avait vraiment l'air passionné par son métier, c'était plutôt rare de nos jours, aujourd'hui la plupart des gens travaillent parce qu'ils le doivent, parce qu'on ne vit plus sans argent. Et puis il faut bien faire vivre sa famille, mais Coban n'avait pas l'air de faire partie de ces personnes. Il avait plutôt l'air de quelqu'un qui chercherait toujours à faire ce qui l'intéresse. D'ailleurs c'est à ce moment qu'il fit une référence à Superman, Serenity ne peut s'empêcher de sourire, étant donné qu'elle avait intérieurement divagué sur la même chose. Elle reprit son sérieux pour lui répondre :

« Oui en effet, j'ai repris la profession de mon père. Il avait toujours voulue qu'une de ses filles reprennent le filon, et quand il a vu que Delinda se tournait vers la psychologie, il a perdu espoir, croyant ne pas pouvoir en fonder sur moi. Elle sourit, pas qu'elle se réjouissait que son père n'est jamais cru en elle, mais elle se réjouissait de lui avoir montrer qu'elle aussi pouvait faire quelque chose de sa vie. Enfin je l'ai souvent observée quand j'étais jeune et j'étais sûre que ce que je faisais me plairait. »

Elle n'aimait pas uniquement regarder la bouche des gens, mais elle aimait le contact avec les patients, faire de petites blagues pour détendre l'atmosphère, faire tout son possible pour qu'ils se sentent bien et qu'ils repartent heureux et guérit. Et oui comme au pays des bisounours. Enfin, elle s'était rarement confié, généralement les seules personnes à qui elle se confiait savait déjà tout ça, alors ça lui faisait bizarre. Mais ça ne lui déplaisait pas, et puis Coban n'avait pas l'air du genre à être désagréable, elle était quasiment sûre qu'il n'irait pas raconter n'importe quoi à n'importe qui et qu'il ne la jugerait pas sur ce qu'il ne connaissait pas. Serenity avait horreur des personnes qui se permettaient de juger, sans avoir tous les indices en mains.

Il répondit ensuite à la question si étrange qu'elle lui avait posé, et la réponse l'étonne tout autant, elle n'aurait pas imaginé qu'il veuille partir faire le tour du monde en bateau, mais elle ne pouvait le nier c'était un peu son rêve de petite fille. Serenity adorait la mer, elle se souvenait de ses étés passés, en compagnie de sa famille dans leur maison sur la plage. L'odeur de la maison, qui sentait légèrement le renfermé tous les étés, lui rappelait les vacances et son enfance. Et les fenêtres à l'ancienne, lui rappelait celle de sa chambre devant laquelle elle avait passé tant de temps à contempler la mer, et les bateaux qui passait au loin. D'ailleurs adolescente Serenity avait pris des cours de voile, et pour une fois elle était plus intéresser par les cours que par le moniteur, ce qui était surprenant de sa part :

« Han si je viens, ce serait sur un voilier et non un Fjord, pour plus de tranquillité. C'est vrai que se serait vraiment une expérience géniale, pouvoir s'arrêter ou on veut, découvrir de nouvelle culture, et explorer la planète sur lequel on vit, faire des escales en Australie en Asie, en France aussi ça pourrait être sympa... »

Elle se mit alors à rêver, elle adorait la vie qu'elle s'était construite ici, mais ce n'était pas pour autant que parfois elle avait envie de faire un break, surtout que la jeune demoiselle n'avait pas l'habitude de travailler autant.

Quand il lui dit qu'il se souvenait brièvement de sa soeur, elle essaya de se rappeler de sa famille à lui, mais sans succès. Elle était déjà incapable de se souvenir de qui il était. En tout cas Serenity ne savait pas pourquoi mais elle ne le voyait pas du tout fils unique. Il n'en avait pas le profil, elle l'avait un peu été en quelques sortes. Délinda quittait la maison quand elle arrivait, alors elle a eut l'habitude d'être seule, de s'amuser seule, et d'avoir de mauvaises fréquentations sans qu'un frère ou une soeur bienveillante lui dise qu'elle était sur le mauvais chemin.

« Oui Delinda a vingt ans de plus que moi, c'est marrant que tu t'en souviennes, elle n'était au lycée avec nous pourtant. Et toi tu as des frères et soeurs ? »

Quand elle parlait avec Coban, des images de sa scolarité défilait devant ses yeux, ce dont elle se souvenait le plus c'était du directeur du lycée, qui avait été si patient avec elle, qui avait bien voulue la reprendre malgré ses multiples absences et cela grâce à l'insistance de ses parents. Et pourtant elle avait finit partir, sans qu'on lui demande de plier baguage.

Puis Coban commença à dérailler, exactement comme Serenity aurait pu le faire, bien qu'elle n'aurait sûrement pas tourné ça de la même façon, il faut dire qu'elle avait déjà fait ça, partir pour l'inconnu avec quelqu'un dont elle était tombé folle amoureuse. Enfin folle amoureuse n'était pas vraiment le terme, elle sortait d'une histoire difficile, avait cru à ses belles paroles, et naïve comme pas deux, elle avait suivit Guil sans sourciller, croyant que leur amour durerait toujours. Elle se mit tout de même à rire, parce qu'au font c'était vraiment drôle :

« Personnellement je n'aurais aucun problème pour poser mes vacances, il me suffira de trouver une remplaçante qui ne déplaises pas trop à Délinda et l'affaire est réglé. Mais toi par contre je ne suis pas sûre que ton associer soit de cet avis, surtout que vous êtes en train de vous lancez. Histoire de continuez un peu elle rajouta, tu me briseras le coeur, ne pouvant pas partir avec moi, et je m'enfuirais seule au bout du monde... »

Serenity surjouais un peu, parce que ça la faisait rire, comme histoire. Soudain elle se mit à penser qu'avec la chance qu'ils avaient même au bout du monde il se rencontrerait encore, à soixante ans, quand Serenity se serait installé dans sa maison au bord du Nil pour tricoter et que Coban se promènerait avec sa petite famille pour visiter, en tout cas si cette fois ils étaient amené à se rencontrer elle ne l'oublierait pas de si tôt. Malheureusement même si une maison au bord du Nil c'était tentant, Serenity ne le ferait jamais, elle voulait être là pour sa famille à présent, et bien qu'elle avait recommencer sa vie à trois reprises déjà, elle ne pensait pas être capable de le faire une fois supplémentaire.

Alors qu'elle but sa dernière gorgée de café, elle se demanda qu'elle heure il était, n'ayant pas envie de se retourner pour regarder l'heure, et n'ayant pas vraiment envie de partir tout court, parler avec lui la détendait, après la journée bien chargé qu'elle avait passé et son mal de tête avait presque disparu. Mais elle se demandait, si il n'avait pas envie de se remettre au travail, ou même faire autre chose.

« Oui et puis le fait que j'ai une sœur si âgée ne devait pas arranger les choses, n'est ce pas ? »

C'était une question rhétorique, Serenity savait très bien ce que tout le monde pensait, d'ailleurs tout le monde dans sa famille passait au dessus de ça; ils en avaient tellement entendu à ce sujet... Mais quand Lily, l'aînée de Delinda, vint au monde, les rumeurs eurent cesser bien qu'on prenait souvent les deux petites pour des sœurs, cela paraissait impossible que Delinda ait fait deux fois la même erreur, et n'ait assumer qu'une seule de ses filles. C'est à cette époque que les rumeurs, d'enfant illégitime apparurent, ou encore d'un don qu'avait fait les Cooper en recueillant une fille qui avait tant de problèmes. Serenity elle même avait finit par douter, entendant toute sorte de chose à droite et à gauche, mais s'était résigné à croire ses parents, qui lui avaient toujours enseignés ce qu'étaient les valeurs, telle que la politesse, le respect ou encore la vérité.

« Liam Parker... Évidemment comment ai-je fait pour l'oublier. Je crois qu'ils s'étaient battus avec un des gars avec qui je traînais à la sortie du lycée. »

Elle s'en souvenait très bien, ayant elle même essayé de s'interposer entre les deux garçons, puis s'était ravisée, préférant ne pas se prendre une droite en plein visage. De plus, il n'y avait aucune raison particulière à cette bagarre, c'était seulement deux idiots, qui ne supportaient pas les bandes respectives de l'autre. Serenity ne le connaissait pas pour autant, elle avait souvent entendu ses amis critiquer les sportifs comme quoi ils n'avaient rien dans le crâne et n'avait aucune personnalité. Bien sûr même étant jeune, elle ne se jugeait pas sans connaître, elle avait des opinions différentes et les faisait entendre.
Par contre il avait mentionné sa soeur, là elle était sûre de ne jamais en avoir entendu parlé, un prénom comme ça elle ne l'aurait pas oublié, elle lui demanda alors ce qu'elle avait de particulier pour qu'elle l'épate autant :

« Comment ça elle t'épate ? »

Il se demandait ce qu'elle pouvait bien présenté comme qualités hors du commun, mais elle trouvait ça mignon qu'il ai l'air si fier d'elle, et qu'il soit attaché aux valeurs familiales. Elle l'était aussi, même si elle ne l'avouait jamais ses sept années loin de sa famille ont été un calvaire. Bien sûr elle avait fait croire à ses parents que tout c'était bien passé, et que cette expérience l'avait faîtes évolué, ce qui était vrai d'ailleurs elle était devenue plus forte, plus responsable, et surtout moins naïve.

Elle ne pût s'empêcher de sourire quand il mit fin à leur histoire de périple de tour du monde. Pensant que dans quelques années, elle recevrait une carte de Nouvelle Zélande, où il serait avec la secrétaire qu'il aurait embauché pour son cabinet, et qu'il aurait finit par épouser, étant donné qu'il n'avait pas le temps de chercher ailleurs, avec le boulot monstre qu'il avait. Serenity divaguait et elle le savait avec son charme et son sourire de coin il ne devait pas avoir de mal à faire des rencontres bien au contraire. Et puis, ce n'est pas parce que récemment avec Jordie elles s'étaient dit qu'elles finiraient seules toutes les deux dans un appartement avec plein de chat pour combler un manque affectif, que Coban lui aussi avait du mal à se caser.

En parlant de partager un appartement, il continua la conversation en évoquant son voisin du dessus, qui était violoncelliste :

« Oui, j'ai emménagé avec Pandora à mon retour. Et bien je ne savais même pas qu'on avait un musiciens dans l'immeuble, je me doute ça ne doit pas être toujours facile quand on veut se concentrer sur quelque chose. En tout cas si un jour avec Pandora on t'importune n'hésite pas à venir nous le dire, on la mettra en sourdine deux minutes. »

Serenity savait que tout le monde n'avait pas son toupet, mais elle n'aimait pas non plus déranger et préférait mettre les choses au clair, avant qu'une simple histoire de bruit dégénère :

« D'ailleurs l'autre jours avec Pandora, on se disait qu'on ne connaissait bien vraiment nos voisins, on avait comme idée de faire un dîner, mais le temps à passer et on recule toujours la date. Et puis ce ne serait pas facile de trouver un jour où tout le monde est libre.»

Au départ les deux compères étaient vraiment emballés par cette idée, rencontrer leurs voisins pourraient être bénéfiques pour se rendre des petits services de temps en temps, et même papoter autour d'un café pour faire connaissance comme elle était en train de le faire avec Coban.

[HS : Non non non c'était bien, c'était mon précédent, qui était nul ^^]

Serenity ne fut pas étonné par ce que lui disait Coban au contraire, c'était normal que Liam avait finit par se calmer, au fond ce n'était pas un mauvais garçon, et avec l'âge on gagne tous plus ou moins en maturité. Il était rare qu'une fois sortit du lycée on garde la même mentalité, bien que cette période de la vie avait de l'importance une fois qu'on rentrait dans la vie active on l'oubliait quasi immédiatement :

« Avec le temps on gagne tous en maturité, en tout cas je suis contente qu'il est réussit. »

C'était vrai, lorsqu'elle était jeune elle avait souvent pensé qu'elle ne ferait rien de correct dans sa vie, qu'elle serait une petite dévergondée jusqu'à la fin des temps, mais finalement quand on veut on peux et elle l'avait prouvé en reprenant les choses en mains.
Le sujet qu'aborda ensuite Coban, ne faisait pas partit du même registre, le ton de sa voix était plutôt nostalgique, en effet il raconta l'histoire de sa soeur Heena qui avait une défaillance cérébrale, Serenity ne pu s'empêcher de se sentir légèrement coupable d'avoir aborder ce sujet, elle même était très touché quand il le racontait, mais elle était à la fois contente qu'il ose se confier à elle, après tout ils n'étaient que voisin, il n'était pas obligé de tout lui raconter. Elle lui répondit sur un ton plus bas que d'habitude mais pas morose pour autant :

« Waouh ta soeur est vraiment incroyable ! Elle doit vraiment être géniale. »

Serenity ne pu s'empêcher de faire un peu d'humour pour détendre l'atmosphère, pas qu'elle avait envie de faire rire, mais elle ne voulait pas que Coban ressasse tout ça, elle savait que certains souvenirs peuvent être difficile à gérer.

« J'image que ta première escale se sera la France durant ton tour du monde afin de pouvoir serrer ta soeur dans tes bras. »

Elle lui adressait un sourire amusé, en même temps c'était vrai sa soeur devait vraiment lui manqué, il aurait sûrement apprécier être avec elle et profiter qu'elle allait mieux pour se voir fréquemment.
La conversation s'orienta ensuite sur le voisinage, elle sourit et dit sur une pointe d'humour :

« Si tu me dérangeais on aurait fait connaissance bien avant, crois moi, je serais venue te dire que tu faisais trop la fête et qu'on était même pas invité. »

Mais non Pandora et Serenity n'avait jamais eu à se plaindre de personne. Elles en étaient plutôt contente d'ailleurs de leur petit appartement bien tranquille, sans perturbateur qui viendrait les réveiller chaque nuit. Tout en écoutant Coban qui approuvait leur idée de faire un petit diner un soir, elle but une gorgé de café, puis lui répondit :

« Super je note qu'il ne faut pas qu'on oublie de te donner une invitation si ça se fait, enfin vu que tu croule sous le boulot en ce moment c'est pas trop approprié... D'ailleurs je vais peut être te laisser vaquer à quelque chose de plus intéressant que de discuter avec moi »

Elle n'avait pas spécialement envie de partir mais Coban n'avait sûrement pas envie de passer la soirée à discuter avec Serenity, même si pour elle faire sa -re-connaissance avait été un réel plaisir, pouvant enfin mettre un nom sur ce visage et surtout une histoire qu'il avait en commun.

Quand il lui dit qu'elle avait surtout un frère génial, Serenity ne put s'empêche sourire, tout en relevant la tête vers lui, leur regards amusés se croisèrent. Il avait cette capacité que peu avait, de pouvoir faire la part des choses pouvoir à la fois mettre une touche d'ironie dans une discussion qui n'avait rien d'ironique. C'était une qualité qu'elle appréciait beaucoup sachant d'autant plus que ce n'était pas donné à tout le monde.
Elle fut légèrement étonné quand il lui dit qu'elle aurait le droit de choisir la prochaine escale, quand elle disait qu'elle imaginait qu'il ferait sa première escale en France, elle devait l'avouer elle l'imaginait avec sa secrétaire. Enfin visiter la France ça devait être génial, se promener sur les Champs Elysées, les côtes Bretonnes... Enfin il y avait sûrement énormément d'autre chose à faire, mais elle n'était pas vraiment au courant, il faut dire que la France ce n'est pas vraiment un pays dont on entend beaucoup parler malheureusement. Elle lui répondit en

« Il manquerait plus que ça que je loupe le départ, si tu pars seul c'est que tu m'auras oublié... Ne t'inquiète pas je sais être convaincante quand je veux.»

Elle haussa les sourcils, elle n'avait pas vraiment réfléchit avant de parler, mais elle ne regrettait pas, c'était plus sensé faire rire qu'autre chose. C'était rare que Serenity ne réfléchisse pas avant de parler avec un inconnu, mais leur conversation était fluide, il était plutôt tard et Coban n'avait pas l'air d'être de ces personne qui jugent à une simple phrase...
Quand Coban lui dit qu'il devrait sûrement se remettre à travailler, elle prit ses lettres qu'elle avait posés près d'elle et se leva. Lui adressant un sourire, elle répondit.

« Oui c'est préférable en effet, alala si je n'étais pas passer tu aurais probablement fini, ah je te jure les voisins n'ont plus aucun respect aujourd'hui.. »

Bien sûr c'était dit sur un ton ironique mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait choisis le mauvais moment pour passer. Elle savait qu'il l'aurait sûrement contredite mais c'était plus fort qu'elle, elle était comme ça. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à la coïncidence qui les avait réunie, tout d'abord cette rencontre dans un bar quelconque puis cette lettre qui était mal distribué, pour enfin se rendre compte compte qu'il avait été au collège ensemble. Vraiment surprenant.
C'est alors qu'il l'invita à sortir, enfin plutôt à l'accompagné pour trouver un cadeau, mais elle trouva ça sympa. C'était rarement elle qui accompagnait pour trouver des cadeaux mais plutôt elle qui se faisait accompagné par Lee ou Jordie, alors pour une fois ça pourrait être pas mal de changer :

« Non je n'ai rien de prévu samedi, je serais ravie de te donner un coup de main. Vers qu'elle heure tu veux y aller ?»

Elle était contente de le revoir, ayant apprécié sa compagnie et ayant enfin compris pourquoi il avait un air si familier, cette soirée avait été bénéfique à tout point de vue. Elle se dirigeait vers la porte tout en attendant sa réponse.

Elle sourit quand elle l'entendit son murmure, elle avait l'ouïe fine, aiguisé par le fait qu'en reprenant ses études dernièrement elle tendait fortement l'oreille pour écouter tout ce que le professeur disait. Surtout qu'elle se retrouvait très souvent au fond de l'amphithéâtre, n'arrivant pratiquement jamais à l'heure. Ceci dit, elle aussi aurait du mal à oublier cette soirée, comme elle n'avait pas oublier la première soirée où elle l'avait dévisagé. Enfin maintenant qu'elle savait pourquoi elle avait ce sentiment de déjà vu, elle était beaucoup plus détendue en sa présence, ne cherchant plus constamment à trouver une explication.

« Tu es folle ?! Heureusement que tu es passée… je serais chauve en ce moment, si tu ne l’avais pas fait ! Alors, merci à toi, Serenity Cooper. »

Elle savait qu'il allait lui répondre quelque chose comme ça, ceci dit alors que la plupart des gens l'auraient dit par pure politesse, elle se plaisait à croire qu'il ne mentait pas, de plus il n'en avait pas l'air. Bien que le métier d'avocat nécessitait parfois des qualités d'acteurs, surtout quand on sait que l'on défend un coupable. Sa réponse fut légère, et la fit elle même légèrement sourire :

« Folle ? Oui sûrement. En tout cas la folle est ravie d'avoir sauvé de la calvitie. »

Étonnement ce n'était pas la première personne à se demander si elle était folle. Enfin d'habitude c'était pour des raisons bien pire que celle là. Serenity avait ce côté un peu grande enfant qui faisait souvent rire les gens, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, et puis elle aimait cette partie d'elle. Surtout parce qu'elle savait aussi être attentive aux autres, et parler sérieusement également. Elle était un peu multi-facettes.
Il lui indiqua ensuite l'heure où il se retrouverait le samedi suivant, de toute façon elle ça lui était égal elle n'avait rien de prévu, alors elle arrangerait son emploi du temps en fonction de l'heure qu'il lui donnerait.

« Pas de problèmes, va pour seize heures !»

Elle sortit donc de chez Coban, sachant qu'elle le reverrait le samedi suivant, en remontant dans son appartement, elle se surprit elle même à penser à la tenue qu'elle porterait, c'était tellement banal comme réflexion, et tellement peu elle surtout. Elle rentra dans son appartement déposant les deux lettres sur le petit bureau qui se trouvait à gauche de la porte. Pandora était toujours là apparemment elle n'était pas sortie, Serenity éteignit la télévision, et la couvrit avec une couverture, qui restait continuellement sur le canapé. Une fois de plus elle avait du s'endormir devant une émission complètement débile. La jeune blonde se changea, se coucha, pensant toujours à ce qu'elle mettrait le samedi suivant.

[Terminé]